Si nous souhaitons la suppression de cet article et du passe vaccinal, c'est également parce qu'une enquête de l'INSERM a montré que 40 % des non-vaccinés ne l'étaient pas parce qu'ils ne parvenaient pas à accéder au vaccin. Nous reprochons à la stratégie du Gouvernement de faire reposer la responsabilité uniquement sur les citoyennes et les citoyens, sans prendre ses propres responsabilités en allant notamment chercher les publics, les plus fragilisés, ceux qui présentent des comorbidités. On sait en effet qu'un très grand nombre de personnes de plus de 80 ans, particulièrement vulnérables, ne sont pas vaccinées.
Vient un moment où il faut une démarche humaine active et déployer d'autres moyens qu'une surveillance généralisée confiée même à des gens dont ce n'est pas la profession, ce qui produit des situations délirantes, puisqu'on peut, avec son passe et ses vaccins, aller au cinéma ou boire un café en ayant le covid-19, en contaminant, le cas échéant, les personnes qui se trouvent autour de soi. On voit bien que tout cela ne fonctionne pas et, pendant ce temps, des personnes qui voudraient être vaccinées n'ont pas accès aux soins à cause d'embouteillages et de la difficulté liée au fait qu'il faut s'inscrire sur Doctolib. On sait bien que ce sont les plus précaires, les plus fragiles culturellement et socialement, qui sont les plus éloignés, les plus exclus, et donc doublement pénalisés : ils ne peuvent pas être vaccinés et sont, en outre, exclus de la vie sociale. Cette stratégie lamine nos principes républicains et n'apporte pas de garanties de protection face au virus.