Je voudrais répondre, avec un peu de retard, au secrétaire d'État qui estimait tout à l'heure qu'il ne fallait pas s'opposer au passe vaccinal, le passe sanitaire ayant fait ses preuves. On nous dit en effet que le passe sanitaire aurait fonctionné, puisque les gens se sont fait vacciner. Mais il faut arrêter de penser que les Français n'agissent, en matière de santé, qu'à la schlague ! Il faut faire davantage confiance à nos concitoyens. Pour ma part, je pense que le résultat aurait été le même s'agissant du taux de vaccination, passe sanitaire ou pas, si l'on avait recouru à de bons arguments.
Deuxièmement, le passe sanitaire a souvent été un leurre et a même parfois pu être dangereux. Je vous rappelle, en effet, que l'on nous disait qu'avec le passe sanitaire, on pouvait enlever les masques et que les gestes barrières devenaient inutiles. C'était l'époque où l'on pensait que le vaccin empêchait la transmission du virus. Le moins que l'on puisse dire, c'est que tel n'a pas été le cas.
Le troisième point, le plus important, devrait nous amener à réfléchir : au départ, le passe sanitaire n'a pas été instauré pour punir les non-vaccinés mais pour limiter la transmission. Il a été vendu comme un outil permettant aux personnes vaccinées ou disposant de tests négatifs de continuer à pratiquer des activités tout en garantissant aux autres qu'elles ne leur transmettraient pas la maladie. C'est ainsi que Jean Castex nous a expliqué, en août 2021, qu'une personne vaccinée ne pouvait plus être cas contact. C'était ce que l'on croyait à l'époque au sujet du vaccin. Mais à partir du moment où l'on constate que cette croyance est erronée et que le passe vaccinal n'interdit pas la transmission du virus, on change totalement d'objectif et de paradigme, d'autant plus lorsque l'on a affaire au variant omicron que le Gouvernement lui-même estime moins dangereux, et dont il pense qu'il serait susceptible de modifier notre stratégie.