Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du vendredi 14 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Je vous vois sourire, monsieur le secrétaire d'État : apparemment vous trouvez la situation plaisante. On peut toujours en sourire, mais il s'agit quand même d'un passe qui va s'appliquer à 66 millions de Français – pas encore, parce que pour l'instant vous ne proposez pas la vaccination des bébés, mais je suis sûr qu'on va bientôt y arriver.

Vous voyez bien qu'on est en plein dans l'effet cliquet, dont le risque a été pointé notamment par la CNIL – je rappellerai ses arguments quand on en sera à l'article 2. On va de plus en plus loin et on s'accoutume à prendre des décisions liberticides. Rappelez-vous : le passe sanitaire ne devait jamais, au grand jamais, s'appliquer aux actes de la vie quotidienne : il serait réservé aux grands événements rassemblant plus de 5 000 personnes. Ensuite, la jauge a été abaissée à 1 000 et puis finalement il a bien été étendu à la vie quotidienne.

Le Président de la République a, pendant un temps, affirmé : jamais, au grand jamais, nous ne rendrons la vaccination obligatoire en raison des difficultés de sa mise en œuvre et parce que nous voulons convaincre plutôt que contraindre. Et voilà que vous proposez le passe vaccinal à la fin du mois de décembre, précisément au moment où l'Assemblée ne siège plus, et le ministre Véran – ce n'était pas vous, monsieur Attal, je vous l'accorde – nous explique sur France Inter que c'est bien une forme d'obligation vaccinale déguisée : ce sont ses propres mots ! Et il a raison, puisque si vous n'êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus aller au restaurant, au cinéma ; vous ne pourrez même plus aller au travail si vous travaillez dans un établissement recevant du public. Ceux qui travaillent dans un restaurant ou un hôtel seront obligés d'être vaccinés, au même titre que les soignants, pour pouvoir garder leur boulot !

Vous avez beau dire que vous n'êtes pas tombés d'accord avec les syndicats pour appliquer l'obligation dans le monde du travail, mais ce sera de facto le cas pour une bonne partie des Françaises et des Français, ceux qui travaillent dans les établissements recevant du public – et ça fait un paquet de gens !

On aimerait comprendre la logique de ce passe vaccinal qui ne protège pas de la transmission, monsieur Attal. La question reste entière.

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