Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du lundi 17 janvier 2022 à 16h00
Condamnation du régime d'alexandre loukachenko — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

En août 2020, Victor Loukachenko, le despote biélorusse, foulait une nouvelle fois les espérances de son peuple en truquant éhontément les élections. Voilà désormais trente-deux ans que les Biélorusses vivent sous le joug d'une dictature impitoyable, dernier stigmate en Europe d'une période révolue. Pourtant, pendant plusieurs semaines, la mobilisation de l'ensemble des Biélorusses – étudiants, ouvriers, employés – a été admirable. Avec cette contestation, ce sursaut populaire guidé par l'attachement aux droits, à la liberté et à la démocratie, Minsk a ouvert l'horizon de tous les peuples en lutte pour cette liberté et ces droits.

Mais la répression organisée par le régime, d'une violence inouïe, a douché tout espoir durable de transition démocratique. En quatre nuits, ce sont plus de 6 000 personnes qui ont été arrêtées. L'opposition a été forcée à l'exil ; les journalistes et militants qui n'ont pas fui ont été incarcérés, au mépris des droits les plus élémentaires de liberté de la presse et de liberté d'expression. Depuis, le régime continue sa fuite en avant dans une spirale de violence et d'actes de torture qui semble sans fin. Loukachenko n'a même pas hésité à faire détourner un avion de ligne, afin de placer sous les verrous le journaliste Roman Protassevitch et sa compagne Sofia Sapega.

Nous avons accueilli, au sein de la commission des affaires étrangères, la principale opposante, Svetlana Tikhanovskaïa. Mes chers collègues, ce geste fort, destiné à faire vivre et à soutenir l'opposition démocratique, nous engage. C'est d'ailleurs assez rare pour être dit ici à la tribune. Quels engagements forts avons-nous pris lors de ce quinquennat pour soutenir les partisans de la démocratie au Qatar, aux Émirats arabes unis ou encore pour empêcher l'annexion du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan ? La réponse est malheureusement bien simple : par votre volonté, nous n'avons rien dit, nous n'avons rien fait.

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