Intervention de Constance Le Grip

Séance en hémicycle du lundi 17 janvier 2022 à 16h00
Condamnation du régime d'alexandre loukachenko — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaConstance Le Grip :

La proposition de résolution que nous examinons, à l'initiative de Frédéric Petit, vise à condamner solennellement le régime illégitime d'Alexandre Loukachenko. Le 2 décembre 2021, l'Union européenne a adopté une cinquième série de sanctions contre le régime biélorusse, qui commet de graves violations des droits de l'homme et instrumentalise des migrants éhontément, avec cynisme, à des fins politiques, pour déstabiliser certains pays de l'Union européenne.

Depuis l'élection présidentielle organisée en Biélorussie en août 2020, l'Union européenne, avec le soutien de la France, a imposé, je l'ai dit, plusieurs séries de sanctions contre cette autorité non reconnue. Les résultats de l'élection truquée avaient en effet entraîné un mouvement de manifestations et de protestation sans précédent, qui ont été réprimées avec une extrême violence – arrestations, torture, disparition d'opposants, de manifestants, de journalistes, notamment.

Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne ont dû réagir immédiatement, en adoptant une première série de sanctions contre les responsables des fraudes électorales et de la répression. Ni l'Union européenne ni les États-Unis n'ont reconnu la légitimité d'Alexandre Loukachenko qui se maintient au pouvoir pour un sixième mandat.

Ces premières sanctions n'ont hélas pas encore porté leurs fruits. Le régime biélorusse n'a pas hésité à se comporter comme un État voyou, en pratiquant ce qu'à l'instar de l'Union européenne, nous avons appelé de la piraterie d'État, en interceptant un avion de la compagnie Ryanair, pour le forcer à atterrir sous un prétexte fallacieux et arrêter le journaliste et opposant Roman Protassevitch, ainsi que l'amie qui l'accompagnait. Là encore l'Union européenne a condamné fermement cet acte inacceptable.

Par ailleurs, la manipulation odieuse et cynique de la détresse de malheureux migrants se poursuit aux frontières de la Biélorussie avec la Pologne et avec la Lituanie, même si, pour plusieurs raisons, elle n'est désormais plus éclairée par les projecteurs des médias. Ce régime dictatorial a écrit ce nouveau chapitre pour faire pression sur l'Europe et détourner l'attention de ses propres citoyens. Nous devons dénoncer avec la dernière énergie ce qui s'apparente à de la traite d'êtres humains. L'Union européenne y a réagi en suspendant l'accord avec la Biélorussie facilitant la délivrance de visas pour les fonctionnaires.

Étant donné les intérêts géopolitiques dans la région et les relations que la Biélorussie entretient avec le « grand frère » russe – qui sont en train d'évoluer –, nous sommes conscients qu'il faut aller plus loin. Nous devons maintenir la pression avec le régime de sanctions, et trouver les moyens d'apporter un soutien opérationnel aux opposants et aux citoyens biélorusses.

Les membres du groupe Les Républicains voteront donc avec enthousiasme et conviction la proposition de résolution défendue par Frédéric Petit, dont je salue le combat engagé et opiniâtre pour les droits des citoyens de Biélorussie. Pas moins de quatre résolutions ont été discutées et très largement votées au Parlement européen, par les députés de toutes les nationalités et de tous les groupes. Il est temps qu'à son tour, l'Assemblée nationale se prononce sans ambiguïté.

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