Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du lundi 17 janvier 2022 à 16h00
Condamnation du régime d'alexandre loukachenko — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Monsieur Petit, je ne vous ai pas mis en cause personnellement ; j'ai adressé des critiques, certes acerbes, au Gouvernement. J'ai écouté, comme souvent, M. Le Drian nous faire son énième cours de sciences politiques sur la situation. Néanmoins, je n'ai aucune réponse aux questions que j'ai posées qui rejoignent celles de mon collègue Jean-Paul Lecoq. Celles-ci ont trait au fait que, quand nous exprimons notre solidarité à travers le monde, il y a deux poids, deux mesures. Nous n'acceptons pas cette différence de traitement entre des pays qui souffrent – et il y en a beaucoup.

Deuxièmement, dans la diplomatie du Gouvernement, ce qui prend le pas sur le reste, c'est l'importance accordée aux ventes d'armes, ainsi qu'une realpolitik qui s'assoit sur les principes fondateurs de notre République. Cela n'est pas acceptable, nous le dénonçons et nous continuerons à le dénoncer.

Je ne vous mets pas en cause personnellement. Du reste, vous l'avez noté, nous voterons la proposition de résolution. Néanmoins, je ne veux pas passer sous silence notre colère contre vos choix. Mon collègue Jean-Paul Lecoq l'a dit : ce qui se passe dans cette partie du monde est inacceptable. Je pense notamment aux choix faits par la France. Celle-ci considère que les flux migratoires constituent un problème, qu'il faut chasser les migrants, et elle fait et continue de faire des petits arrangements avec la Turquie. C'est encore ce qui se passe aujourd'hui, et ce n'est pas acceptable.

Je dénonce les actes politiques, ce qui n'a rien à voir avec les étiquettes. Je ne dis pas que, par principe, vous agissez dans tel ou tel sens ; je tire des conclusions de votre bilan et de vos choix, puisque nous arrivons au terme du quinquennat. Et je suis en colère, entendez-le. Pourtant, soucieux d'exprimer notre solidarité à l'égard de ce peuple en souffrance, nous voterons cette proposition de résolution.

Je pourrais tout aussi bien vous dire que nous ne la voterons pas, tant nous sommes fâchés. Cependant, nous la voterons en conscience, car il est hors de question de ne pas faire partie de ceux qui soutiendront le peuple en souffrance. Reste que nous ne donnons pas de blanc-seing aux choix d'expression ni à la politique menée par Emmanuel Macron et par le Gouvernement que vous soutenez.

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