Je regrette que nous ayons parfois donné le sentiment d'hésiter. Le secrétaire d'État Clément Beaune a eu des déclarations quelque peu malheureuses. On ne saurait légitimement condamner le gouvernement polonais quand il souhaite, de façon pertinente, renforcer sa frontière de manière très opérationnelle.
Il y a quelques années, dans son essai remarquable Éloge des frontières, Régis Debray l'a bien expliqué : la frontière est comme la porte d'une maison, elle permet de choisir qui entre et qui sort. Nous avons tous une porte d'entrée dans notre maison. Nous sommes heureux de pouvoir l'entrouvrir ou de l'ouvrir généreusement lorsque nous le souhaitons ; nous sommes heureux aussi de pouvoir la fermer pour protéger notre maison. Il y va de notre maison comme de l'Union européenne : nous devons intervenir ardemment, clairement, financièrement, pour soutenir nos partenaires polonais et baltes qui, autant que nous et parfois mieux que nous, protègent notre frontière européenne.