Chers collègues, quand les fantômes de ces corps viendront hanter nos nuits, quand ce cortège macabre d'êtres violés, torturés, stérilisés, séparés, condamnés à mort ou à perpétuité nous saisira de remords, nous serons seuls face à nous-mêmes, à notre conscience et nous n'aurons plus que notre cynisme pour nous absoudre de notre veulerie.
J'emprunte au regretté Desmond Tutu ces quelques mots de conclusion : « Si vous avez choisi d'être neutre dans une situation d'injustice, vous avez choisi d'être du côté de l'oppresseur. » Il n'y a pas de place aujourd'hui pour la neutralité.
Vous êtes nombreux, depuis de longs mois, sur pratiquement tous les bancs de cette assemblée, à vous être mobilisés pour le peuple ouïghour. Je rêve aujourd'hui d'une assemblée unanime, où chacun d'entre nous, en votant cette résolution, en reconnaissant ce génocide, fasse résonner jusqu'au Xinjiang, jusqu'en Chine, la voix de l'humanisme et de l'universalisme des droits humains.