La question de l'existence de camps et de travail forcé est elle aussi d'une extrême gravité. Le Gouvernement chinois assume d'ailleurs leur existence, mais c'est sur ce qui se passe à l'intérieur et sur le nombre de personnes internées que les informations manquent. Rétention d'un côté, camps de concentration de l'autre, de quelques centaines de milliers de personnes à plusieurs millions – peut-être 6 millions –, c'est évidemment insupportable, mais les écarts de chiffres témoignent d'informations très partielles, donc sujettes à caution.
Ce qui est certain, en revanche, c'est que la Chine est sans doute aveuglée par son statut de nouveau leader du monde, qui lui inspire une certaine suffisance. L'ambassadeur de Chine nous a même dit que les Ouïghours qui résistaient à leur politique étaient antichinois, et n'étaient donc pas dignes d'être citoyens. Pourtant, nous le disons fermement : il ne peut y avoir de sous-peuple.
Le choix des députés communistes a été longuement réfléchi. Notre vote sera l'abstention et, pour certains, ce sera un vote pour cette résolution. Nous dirons ainsi notre méfiance sur les intentions qui animent cette campagne, tout en exprimant notre solidarité avec chaque peuple opprimé du monde et avec le peuple ouïghour.