Non, la santé ne doit pas et ne peut pas être bénéficiaire d'un point de vue budgétaire. La santé est forcément déficitaire à court terme, mais ce déficit est largement compensé sur le moyen et le long terme, grâce à la prévention de l'apparition de maladies chroniques ou de cancers. Cette logique a trop souvent été victime de petits calculs d'apothicaire, qui ont conduit les pouvoirs publics à rogner sur le nombre de médecins à former. Madame la ministre déléguée, ce n'est pas la « super sécurité sociale » que vous appelez de vos vœux qui réglera ce problème.
Alors que nous traversons une crise sanitaire sans précédent, les inégalités d'accès aux soins se sont renforcées. Avant même cette crise, en 2018, on estimait déjà à presque 10 millions le nombre de Français vivant dans une zone où l'accès à la santé est difficile. Plus de 7 millions de nos concitoyens résidaient dans une commune où l'accès à un généraliste était limité, chiffre en constante augmentation depuis 2012.
Pourtant, force est de constater que ce texte, avec son approche géographique du sujet, ne répond pas à tous les enjeux.
Vous situez le problème dans les zones rurales et périurbaines. Les statistiques montrent que les personnes résidant dans les campagnes vivent en moyenne deux ans de moins que les citadins. Mais selon une étude de la DREES, un quart des personnes qui subissent l'accès limité aux soins ne vivent pas en zone rurale. Nous devons traiter le problème dans sa globalité.