Intervention de Marine Brenier

Séance en hémicycle du jeudi 20 janvier 2022 à 9h00
Urgence contre la désertification médicale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Brenier :

Les déserts médicaux ont plusieurs causes structurelles : le numerus clausus, qui a entraîné un défaut de recrutement et un vieillissement des professionnels de santé ; l'abandon de plusieurs spécialités par les étudiants, dont la médecine générale, pourtant essentielle au bon fonctionnement de notre système de santé ; le changement de mentalité des nouvelles générations de médecins, qui souhaitent de plus en plus pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée, et ne plus exercer en solitaire. D'ailleurs, pour un départ d'un médecin à la retraite, il en faudrait deux à trois pour le remplacer.

La liberté d'installation est l'essence même du statut de médecin, une histoire qui se déroule entre les médecins et l'assurance maladie. Cette liberté ne peut souffrir d'exception que lors de leur formation. Les professionnels et les étudiants ne veulent pas y toucher, monsieur le rapporteur. Les mesures que vous proposez créeraient une médecine à deux vitesses et risqueraient de démobiliser les futurs médecins. D'ailleurs, les fédérations, conseils et représentants des professionnels de santé mettent en avant d'autres priorités que celle de supprimer ou de conditionner la liberté d'installation.

Il est indispensable de commencer par recenser et évaluer les dispositifs incitant les professionnels de santé à s'installer en zone sous-dotée, afin de renforcer leur efficacité.

Ces projets, comme les maisons de santé, les médecins salariés ou l'aide financière au logement ou à l'installation, souvent à l'initiative des collectivités territoriales, sont des exemples en la matière. Nous devons nous en inspirer et les décupler sur le territoire.

À ce titre, il nous faut aussi repenser l'organisation de nos agences régionales de santé. Nous devons garantir une meilleure association de nos collectivités dans cette gouvernance.

Nous pourrions également, comme le propose le professeur Philippe Juvin, concentrer dans les zones sous-dotées le stage ambulatoire de soins premiers en autonomie supervisée, réalisé par les étudiants en dernière année de médecine générale, avec le statut de « docteur junior ».

Nous devons libérer du temps médical dans les territoires en permettant à certains professionnels de santé de gagner en compétences. Notre candidate, Valérie Pécresse, le propose

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