Intervention de Bastien Lachaud

Séance en hémicycle du mardi 25 janvier 2022 à 15h00
Interdiction des pratiques visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

C'est un grand jour pour l'avancée des droits humains. Le vote de la présente proposition de loi, qui interdit les thérapies de conversion, est un jalon dans la longue marche pour la liberté des êtres humains, la liberté pour chacune et chacun – tout particulièrement pour les personnes LGBTI – de disposer de son corps comme de son cœur.

Le chemin a été long. En 1750, Bruno Lenoir et Jean Diot sont exécutés sur un bûcher ; c'est la dernière exécution en France pour homosexualité. Mais il faut attendre la Grande Révolution pour qu'enfin soit aboli, en 1791, le crime de sodomie ; c'est la première grande avancée pour la liberté des personnes LGBTI. En 1905, la loi relative à la séparation des Églises et de l'État desserre l'étau de la morale religieuse. La laïcité garantit à chacun et à chacune de ne devoir vivre que selon les lois. Dès lors, notre rôle de législateur est d'accompagner ce mouvement de libération.

En 1982, suivant le programme commun promu par François Mitterrand, la majorité d'alors dépénalise l'homosexualité des jeunes ; il en finit ainsi avec une discrimination instaurée par le maréchal Pétain. En 2013, le mariage est enfin ouvert à tous les couples, indépendamment de leur orientation sexuelle. En 2016, c'est la démédicalisation de la transition de genre. En 2021, nous avons voté l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. Mais il reste encore et toujours des discriminations en matière de filiation et concernant l'accès à la PMA des personnes trans. Il faudra y revenir et nous le savons, nous y reviendrons.

La conquête des libertés est jalonnée par ces grands acquis obtenus par la loi. Mais la liberté, ce n'est pas seulement une affirmation théorique ; la liberté, c'est d'avoir accès à ces droits concrètement, sans entrave, sans discrimination ; être libre, c'est pouvoir. La liberté, c'est la possibilité effective de vivre sans crainte sa vie affective et sexuelle ; c'est la liberté de tenir la main de son compagnon ou de sa compagne dans la rue, de s'habiller conformément à son genre, sans craindre les violences ; c'est la liberté d'aller au travail, sans craindre d'être discriminé ou harcelé ; c'est la liberté, enfin, de ne pas subir une torture épouvantable qui tenterait de faire croire que l'homosexualité et la transidentité seraient des maladies et qu'il faudrait en guérir.

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