Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du mardi 25 janvier 2022 à 15h00
Interdiction des pratiques visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

Après l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, après plusieurs pays d'Amérique latine, après la publication en 2015 du rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme exhortant les pays à interdire ces pratiques, la France se dote d'un dispositif juridique solide et précis, qui prend soin de ne laisser prospérer aucune confusion entre accompagnement libre et bienveillant, et volonté de puissance sur autrui.

Nous y voyons un signe encourageant pour les actions que la France pourrait défendre en faveur des droits des LGBTQIA+ dans le cadre de sa présidence du Conseil de l'Union européenne. L'adoption de la proposition de loi doit être saluée sans réserve, mais gardons-nous de toute naïveté. Les déclarations glaçantes d'une des principales structures religieuses adeptes de ces pratiques montrent que la contre-offensive est déjà lancée, que la riposte argumentaire est déjà rodée et que les possibles futures interventions, désormais proscrites, risquent de ce fait d'être moins détectables. Nous ne devons ni baisser la garde ni négliger le rôle fondamental des associations, qui sont à la fois des sentinelles et des lieux de soutien pour les personnes menacées. Nous devons aussi assurer les moyens d'investigation nécessaires, afin de mettre au jour et de condamner ces pratiques.

Pour qu'elles soient pleinement efficaces, les dispositions de la proposition de loi que nous nous apprêtons à adopter ne sauraient se suffire à elles-mêmes. Je pense particulièrement aux enfants et aux adolescents : leurs questionnements sur leur orientation sexuelle et leur identité de genre, toujours légitimes, mais qui parfois les troublent, méritent une écoute attentive au sein même des établissements scolaires. C'est pourquoi nous formons le vœu que l'éducation nationale et le prochain gouvernement reconnaissent le rôle des psychologues dans l'épanouissement des élèves, en leur donnant des moyens d'agir, notamment en matière d'effectifs : actuellement, il y a un psychologue pour 1 500 élèves. Madame la rapporteure, mes chers collègues, comme en première lecture, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera pour ce texte, qui a créé beaucoup d'espoir, comme le montrent les nombreux témoignages qui nous parviennent.

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