Permettez-moi tout d'abord de dire ma satisfaction d'avoir ici, grâce à nos rapporteurs, un débat sur l'avenir de l'aéronautique. Comme à vous, monsieur le ministre délégué, cette industrie m'est chère. C'est ma famille professionnelle d'origine.
À l'heure où un certain aéro-bashing gagne du terrain, je tiens à le dire : l'aéronautique, ce sont d'abord des femmes et des hommes qui ont rêvé et qui rêvent encore. C'est aussi le secteur d'excellence de l'économie française et notre principal atout à l'export. Nous pouvons être fiers des succès de notre fleuron industriel, Airbus. Après une année 2020 difficile en raison de la crise mondiale, il vient d'annoncer le recrutement de 6 000 talents au cours de ce semestre.
Secteur clé, l'aéronautique représente aussi un défi pour notre stratégie de décarbonation de l'économie. Renouvellement des flottes, utilisation de carburants durables, développement de l'avion électrique ou à hydrogène : certaines pistes sont immédiatement déployables, pour d'autres il faudra attendre plusieurs décennies.
La France a établi un schéma directeur en ce sens et l'Union européenne s'est fixé un objectif ambitieux : diminuer de 55 % d'ici à 2030 ses émissions carbone par rapport à 1990. C'est le plus grand plan énergie-climat de l'histoire de l'Union européenne.
Nous sommes à l'aube de la présidence française de l'Union européenne, mais six mois, cela passe vite. Il y a six jours, la ministre de la transition écologique Barbara Pompili a convié à Amiens ses homologues européens pour plancher sur le déploiement concret du paquet Fit for 55, qui concerne notamment l'utilisation de carburants durables pour l'aviation. La course aux technologies pour des aéronefs plus légers, consommateurs d'énergies renouvelables, est lancée. Il est vrai que les performances environnementales entrent en ligne de compte dans les commandes et l'avion vert séduit de plus en plus. Mais la concurrence est féroce, notamment face aux avionneurs chinois, massivement subventionnés par le régime communiste.
Ma question est simple : comment évaluez-vous le risque de distorsion de concurrence et quelle est la teneur de vos échanges avec vos homologues européens sur ce sujet ?