Vous avez posé beaucoup de questions, mais je tenterai de synthétiser nos démarches au niveau européen.
Il y a quelques mois, les acteurs industriels du secteur aéronautique se sont prononcés en faveur de l'objectif, bien plus ambitieux que les engagements signés précédemment, de décarbonation nette du secteur à l'horizon 2050. Nous souhaitons – c'est l'objet du sommet de l'aviation à Toulouse – nous mettre en ordre de marche à l'échelle européenne pour y parvenir. Il faut pour cela cumuler les progrès techniques et opérationnels, en optimisant les trajectoires des avions, en développant la filière des carburants alternatifs au kérosène, les SAF, et en construisant la future génération d'avions bas-carbone, ultrafrugaux. Dans les années qui viennent, les avions continueront à s'améliorer en matière de consommation énergétique ; c'est particulièrement crucial si l'on veut utiliser l'hydrogène, qui a le désavantage d'occuper plus de place à bord. Les feuilles de route technologiques française et européenne sont parfaitement coordonnées. Nous avons consenti des moyens considérables pour les trois prochaines années, mais l'effort devra se poursuivre. Cette démarche est comparable à ce que nous connaissons des plans d'investissement des États-Unis et à ce que nous subodorons de ceux de la Chine.
Il nous faut désormais avancer au niveau européen ; c'est l'objet du sommet de l'aviation et ce sera celui de la réunion informelle des ministres chargés des transports qui se tiendra les 21 et 22 février. Il nous faudra relayer cette préoccupation au niveau le plus global possible. L'OACI apparaît comme l'échelle pertinente pour cet enjeu et nous devrons continuer de discuter avec les pays pivots dans cette organisation : le Brésil, l'Inde, les pays du Moyen-Orient, certains pays africains. C'est le but du travail diplomatique que nous mènerons dans les prochains temps pour faire en sorte que la décarbonation nette du secteur devienne une réalité, en vue d'entraîner dans cette démarche le plus grand nombre de pays dans les plus brefs délais. C'est à ces conditions, au prix de cet effort réel et tangible, que nous éviterons collectivement les effets de distorsion de concurrence, en matière environnementale ou sociale, que nous avons connus récemment.