Demain, vous porterez un coup à l'industrie aéronautique française par l'abandon de liaisons domestiques. Aujourd'hui, vous vous attaquez au trafic aérien. Votre cabinet, inquiet, a téléphoné à mon secrétariat vendredi pour connaître l'objet de mon intervention. De la façon la plus transparente et la plus immédiate, il a été indiqué à vos collaborateurs que je souhaitais vous interroger sur le plan Vesta – il leur aurait été très facile de connaître l'objet de mon intervention, puisque je vous ai écrit à deux reprises sur ce sujet, sans d'ailleurs obtenir de réponse.
Air France à l'aéroport d'Orly, c'est fini pour de nombreuses destinations du Sud ; désormais, c'est Transavia avec ses personnels moins payés, sa flotte composée exclusivement d'avions Boeing polluants et surtout sa politique commerciale davantage adaptée à des vols vers Ibiza qu'à une clientèle d'entreprise voyageant entre Pau et Paris. Le président de la chambre de commerce et d'industrie de Pau vous a alerté ; le président-directeur général de TotalEnergies, M. Pouyanné, a rappelé l'importance de la plateforme aéroportuaire de Pau pour son groupe qui emploie plusieurs milliers de salariés en Béarn. Tous les députés des Pyrénées-Atlantiques, de la majorité comme de l'opposition, vous ont également alerté. Nous vous avons demandé un rendez-vous pour vous expliquer les enjeux ; pas de réponse. Vous êtes aux abonnés absents, et incapable de dire stop à la direction d'Air France.
Le 27 mars, des vols d'Air France au départ d'Orly et à destination de Pau, ce sera fini et il sera trop tard. Monsieur le ministre délégué, comptez-vous agir ? Pourriez-vous nous rappeler les contraintes en matière d'aménagement du territoire et de continuité territoriale imposées à Air France face aux 7 milliards que vous avez concédés à la compagnie lorsqu'elle était en difficulté ? Que compte faire le Gouvernement pour les territoires qui se trouvent à 800 kilomètres de Paris et qui ont impérativement besoin de liaisons aériennes ?