Concernant votre première question, j'ai eu l'occasion d'évoquer le plan de décarbonation du transport aérien français, lequel est parfaitement relayé par le programme européen relatif au secteur de l'aviation. Entre 2022 et 2028, 1,7 milliard d'euros seront consacrés aux technologies orientées à 100 % vers la décarbonation : intégration d'un moteur ultrafrugal – condition sine qua non pour développer l'hydrogène dans de bonnes conditions ; démonstration d'un avion à hydrogène – les acteurs de la filière en ont parlé récemment ; électricité à forte puissance ; développement de l'avion régional décarboné. Il y a un parfait alignement stratégique entre ce qui est entrepris au niveau français et à l'échelle européenne.
S'agissant de la demande d'électricité, il faut d'abord se rappeler que le secteur aérien ne représente que 2,5 % environ de l'ensemble des pollutions du secteur des transports ; 95 % de cette pollution proviennent du transport routier – véhicules lourds comme véhicules particuliers.
La demande d'électricité dans les transports, notamment du fait du poids du secteur du transport terrestre, va considérablement augmenter. L'électrification de la très grande majorité des transports imposera, selon les estimations que l'on peut faire de la demande, une multiplication par quinze, voire vingt, de la production d'électricité bas-carbone d'ici à 2050. Sur cette électricité, la France possède à ce jour, grâce au nucléaire, un avantage compétitif qu'il nous faut évidemment préserver – tout en continuant à développer les énergies renouvelables –, car c'est notre seul moyen de rester crédibles sur nos engagements environnementaux et d'amorcer la rupture souhaitée.