Si l'on s'en tient à l'annonce faite le 28 janvier par le ministre de l'économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, la croissance française s'établira en 2021 à 7 %. À l'évidence, cela devrait avoir des effets positifs sur le secteur aéronautique. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec le directeur du site de Méaulte de l'entreprise Stelia Aerospace. S'il se réjouit de la forte accélération de la demande, il appréhende également les effets de la crise sanitaire sur la main d'œuvre qualifiée de notre territoire de la Somme. En effet, les mesures de chômage partiel ont éloigné certaines personnes de l'emploi, tandis que la forte dynamique actuelle crée une concurrence entre les entreprises sur le recrutement de la main d'œuvre qualifiée. Résultat : beaucoup d'entreprises aéronautiques peinent à recruter.
En outre, l'aéronautique souffre de sa réputation auprès des jeunes, qui y voient à la fois un secteur en perte de vitesse en raison de la crise sanitaire, ainsi qu'une activité polluante et contraire à la lutte contre le réchauffement climatique – position que, bien sûr, je ne partage pas. Là encore, les résultats sont très concrets : à Méaulte, au sein du lycée professionnel privé Henry Potez de Stelia Aerospace, le nombre de candidatures est passé, entre 2020 et 2021, d'une vingtaine à une petite dizaine. Si le recrutement est davantage du ressort de l'entreprise, l'État doit tout de même aider les entreprises de l'aéronautique. Ne pourrait-il pas, à travers des campagnes de publicité qui valorisent le travail dans le secteur de l'aéronautique, aider les entreprises à attirer les jeunes apprentis tout en insistant sur les nombreuses offres de travail dans le secteur ?