Le mal-logement est une réalité nationale qui s'exprime toutefois avec une acuité particulière dans les territoires ultramarins, et singulièrement à Mayotte. Le logement social et la lutte contre l'habitat indigne et insalubre constituent un véritable défi en outre-mer. Le ministère des outre-mer y recense 110 000 logements insalubres, soit 12 % du parc total de 900 000 logements.
Dans son vingt-sixième rapport annuel sur le mal-logement en France, la Fondation Abbé-Pierre précise qu'en ajoutant l'habitat informel non déclaré ou encore les logements jugés insalubres par l'aspect extérieur des bâtiments, on arriverait à un total de 218 455 logements jugés indignes dans l'ensemble des outre-mer.
La délégation aux outre-mer de l'Assemblée nationale s'est saisie de ce sujet : je suis, avec mes collègues Karine Lebon et Hubert Julien-Laferrière, corapporteure d'une mission sur ce sujet. Cette dernière s'est achevée et nous présenterons notre rapport ce jeudi 3 février ; il formule notamment des recommandations sur le mal-logement.
J'aimerais vous interroger, madame la ministre déléguée, sur les leviers que pourrait actionner le Gouvernement pour pallier ce fléau.
Que comptez-vous faire pour renforcer la représentation des outre-mer dans les instances compétentes en matière d'habitat telles que l'ANAH ou l'ANRU ?
Comment compléter l'arsenal législatif en matière de logement en outre-mer et déployer tous ses outils ? Je pense notamment à l'application du droit au logement opposable à Mayotte, seul territoire ultramarin exclu de ce dispositif.
Comment mieux adapter les politiques en matière de logement aux spécificités ultramarines ?
Enfin, le sujet est vaste et le temps qui m'est imparti hélas trop court. Je vous encourage donc vivement à lire notre rapport et espère que certaines recommandations seront adoptées et appliquées.