On observe une précarisation croissante de la population réunionnaise en matière de logement. La Fondation Abbé-Pierre estime que trois Réunionnais sur dix sont concernés par des loyers impayés ou par un logement non décent.
J'aurai dès lors deux questions très précises.
La première porte sur la différence de traitement entre l'Hexagone et l'outre-mer. En effet, face à la bombe à retardement que constituent les expulsions locatives, vous avez pris la décision d'encore reporter la fin de la trêve hivernale au 31 mai. Mais pourquoi l'outre-mer ne bénéficie-t-elle pas de cette mesure ? Comment justifiez-vous cette inégalité de traitement ?
Deuxièmement, il existe à La Réunion plus de 35 000 logements vacants dans le parc privé, lesquels sont souvent en attente de rénovation. Pourquoi le Gouvernement ne consent-il pas, comme l'ont promis les différents ministres des outre-mer, à créer localement une délégation complète de l'ANAH, afin d'accompagner les propriétaires bailleurs dans la rénovation de leur logement, quitte à prendre des mesures incitant à louer ces logements avec un loyer plafonné dans le parc social ?
Il s'agirait de déployer les services de l'ANAH au plus près des habitants, mais aussi d'étendre son intervention auprès des bailleurs privés. Les citoyens d'outre-mer ne doivent plus être mis de côté dans l'application des dispositifs de lutte contre le mal-logement.
L'ANAH intervient essentiellement dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov', mais 90 % des dossiers concernent des installations de chauffe-eaux solaires. Ces derniers peuvent être intéressants, mais ils ne permettent pas à proprement parler d'améliorer l'habitat.
Aussi ma question, que je répète, est-elle simple : quand aurons-nous, en outre-mer, une délégation complète de l'ANAH permettant aux occupants et aux bailleurs de rénover les logements et d'accéder aux financements que l'agence propose ?