Je voudrais répondre à la question de M. le député Cornut-Gentille, qui demande ce que nous pouvons faire et quel type de mobilisation pourrait porter ses fruits. Je crois que l'échange que nous venons d'avoir, pendant une demi-heure, est vraiment révélateur de ce que nous pourrions faire. À mes yeux, la solution passe d'abord par une rupture avec le mode de gouvernance actuel : il faut définitivement que l'on prenne en compte l'avis et les propositions formulés par les acteurs de terrain, car on ne peut plus continuer à appliquer des décrets publiés le jour même pour le lendemain, comme c'est le cas dans le domaine de la justice.
Par exemple, s'agissant de l'aide juridictionnelle, trois décrets ont été pris ces deux dernières années et il a fallu les appliquer dès le lendemain de leur publication, malgré tout ce qu'ils impliquaient en matière de formation et d'information des fonctionnaires, des avocats et de tous les acteurs concernés – nous avons à notre disposition un vivier d'associations et des syndicats. Un État moderne et démocratique est un État attentif au quotidien aux préoccupations des citoyens et des justiciables, et c'est vers cela que nous devons tendre. Tant que nous continuerons à travailler selon des approches technocratiques et complètement détachées des réalités que nous vivons quotidiennement, nous ne progresserons pas.