Intervention de François Cornut-Gentille

Séance en hémicycle du lundi 31 janvier 2022 à 21h30
Évaluation du plan gouvernemental l'État plus fort en seine-saint-denis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cornut-Gentille, rapporteur du comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques :

En écoutant les orateurs précédents, vous avez dû percevoir un hiatus, une rupture voire un gouffre entre leurs interventions et la vôtre. Ils ont en effet décrit une forme d'effondrement du service public. Policiers comme magistrats ont posé des questions très graves, s'interrogeant sur le sens même de leur mission. Ils ont l'impression qu'ils se sont engagés au nom d'une vocation mais que les conditions dans lesquelles ils remplissent leur mission de service public ne sont pas conformes à l'idée qu'ils se font de celle-ci. Les phrases qu'ils ont prononcées tout à l'heure me semblent très graves.

Vous développez des éléments de langage en parlant d'émancipation ou d'attractivité. Certes, le Gouvernement a fait des choses, comme tous les gouvernements précédents. Que celui auquel vous appartenez ait agi mieux ou moins bien que les autres n'est pas le problème. Nous sommes confrontés à une situation de rupture d'égalité républicaine qui appelle une mobilisation très forte, au-delà des clivages politiques.

Le rapport que j'ai cosigné avec Rodrigue Kokouendo a provoqué un électrochoc. Nous n'avions pas cherché alors à désigner des coupables. D'ailleurs, aujourd'hui, je ne vous pointe pas du doigt, je souhaite simplement que nous soyons tous conscients de la réalité. Notre rapport avait suscité une forte mobilisation au moment de sa publication, lorsqu'Édouard Philippe était Premier ministre. J'ai l'impression que c'est moins le cas aujourd'hui. J'aimerais donc qu'en tant que ministre déléguée chargée de la ville, vous remobilisiez vos collègues et le Premier ministre. Un tel travail serait utile.

Ma seconde question porte sur le bilan et les chiffres. J'aimerais que nous puissions disposer d'un bilan très précis des vingt-trois mesures pour savoir lesquelles ont été mises en œuvre, lesquelles l'ont été partiellement ou ne l'ont pas été du tout, et pour quelles raisons. S'agissant des chiffres, il faut être complet. Lorsqu'on indique les arrivées, on doit aussi déduire du total les départs ; sinon on ne sait pas de quoi on parle. J'aimerais donc avoir un bilan chiffré très précis concernant la police et la magistrature, incluant non seulement les arrivées mais aussi les départs.

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