Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mardi 1er février 2022 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique française au sahel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Guinée, Mali, Burkina Faso : les changements de régime dans le Sahel vous obligent à modifier radicalement votre politique dans la zone. Au Mali et au Burkina Faso, les coups d'État militaire semblent moins contestés que la présence française ! Certains pensent même que la prise de pouvoir par les militaires est un gage de retour à la souveraineté. Entendez-le !

Les sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) contre le Mali ont été vécues comme ayant été pilotées par la France. Or elles vont appauvrir les Maliens et les peuples alentour. Cela aussi, vous devez l'entendre !

Le résultat de votre obstination, c'est que notre ambassadeur a été expulsé du Mali. Les peuples du Sahel veulent se libérer d'un lien de subordination envers la France. Est-il monétaire, économique, ou militaire ? Les communistes pensent que ce lien repose sur ces trois dimensions à la fois.

Il faut rebattre les cartes de la présence française au Sahel. Les sociétés privées de sécurité comme Wagner ne sont là que parce que la politique française sahélienne a failli. Malgré le courage de nos soldats au Sahel, l'armée française a échoué. En conséquence, annoncez un plan de retrait de nos troupes avec un agenda concerté. Plutôt que les accords d'Alger qui vont déchirer le Mali, soutenez le désarmement de tous les groupes armés, comme cela a été proposé dans la feuille de route de Lusaka. Rendez une deuxième fois leur indépendance à ces États : mettez fin au franc CFA et au pillage des ressources par les multinationales françaises ! Faites respecter la démocratie : écoutez les peuples et pas seulement leurs dirigeants.

Les communistes et toutes les organisations de progrès sur place vous le demandent. Nous l'avons constaté avec la plus grande gravité lors du colloque Amath Dansokho qui s'est tenu à Dakar du 26 au 28 janvier 2022.

Si vous aviez fait tout cela, ces coups d'État se seraient heurtés à une résistance populaire forte. Monsieur le ministre, n'est-il pas temps d'écouter enfin les forces de progrès ?

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