Monsieur le député, merci de lancer à nouveau cette alerte relative aux pollutions par le plastique, phénomène dont la gravité nous mobilise collectivement et à propos duquel je sais votre engagement de longue date.
Nous agissons à plusieurs niveaux, et nous y reviendrons dans le débat parlementaire sur la proposition de loi que vous avez bien voulu déposer à ce propos. Nous agissons, d'abord, au niveau international, comme vous le savez. En tant que vice-présidente de l'assemblée des Nations unies pour l'environnement, je défendrai dans les débats, croyez-le bien, le mandat le plus ambitieux pour un traité sur les usages de ces plastiques, qui doit nous mobiliser à l'échelle internationale. Tout le travail et les réflexions préparatoires menés avec les scientifiques et tous les acteurs au plus haut niveau aura lieu également dans le cadre du One Ocean Summit, qui se tiendra en février à Brest.
Nous avons également une action significative au niveau européen. En effet, l'action française en matière de lutte contre les pollutions plastiques est très ambitieuse : nous sommes à la pointe, parmi les pays les plus ambitieux en la matière, et notre action européenne reprend cette dynamique, avec des restrictions en matière de mise sur le marché des plastiques à usage unique au niveau européen et, courant 2022, une révision du projet de directive européenne sur les emballages. Il y aura également, comme vous le savez, des mesures relatives au réemploi et au recyclage des emballages.
Nous renforçons ainsi les exigences au niveau européen, comme nous l'avons fait dans la loi AGEC, ou loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. Nous nous inspirons très largement des réflexions menées et des dispositions prises au niveau national. Ces engagements et ces objectifs annuels précis, notamment pour ce qui concerne les quantités d'emballages employés ou l'incorporation de matières recyclées dans les emballages, sont très ambitieux.
Enfin, nous nous attelons également à cette tâche au niveau national. En réponse à la proposition que vous faites de la création d'une Agence nationale des plastiques, je rappelle que l'ADEME, l'Agence de la transition écologique, participe elle aussi très largement à ces politiques en déployant 370 millions d'euros pour la stratégie d'accélération du recyclage et 300 millions d'euros dans l'appel à projets France 2030, sur des objectifs visant notamment au recyclage des résines.
L'action est volontariste et nous aurons ce débat dans l'hémicycle à propos de votre proposition de loi.