Vous posez une question pertinente, en particulier au moment où la France préside l'Union européenne, cette position nous donnant l'occasion de réinscrire dans l'agenda européen les engagements sur la place du français dans les institutions européennes.
Ainsi, le groupe de travail sur la francophonie et le multilinguisme, institué au mois d'avril 2021 par le secrétaire d'État chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie et par le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, a remis un rapport dressant l'état des lieux de la diversité linguistique au sein de l'Union européenne et proposant des actions. Nous présenterons un plan d'action pluriannuel sur la diversité linguistique au sein des institutions européennes, qui aura vocation à établir une stratégie de long terme, ambitieuse et réaliste, lancée dans la perspective de la présidence française. L'objectif de ce plan est de réintroduire une dynamique politique en faveur du respect du multilinguisme et du plurilinguisme par les États membres de l'Union européenne. Nous serons très vigilants sur ce point.
Étant donné que la présidence française organisera également des événements visibles sur la question de la diversité linguistique et de la langue française, en particulier au mois de mars prochain, nous avons singulièrement augmenté le budget dit du mille-feuille, par lequel nous délivrons des cours de français aux cadres supérieurs des institutions européennes.
Vous faites preuve avec raison d'une grande vigilance. Néanmoins, je n'irai pas jusqu'au bout de votre raisonnement car la promotion de la langue française n'est pas la négation des autres langues, notamment de la langue anglaise dont la présence sur la scène internationale est une réalité. La promotion du français renforce la diversité ; le fait que tel ou tel mot anglais soit intégré dans la langue française à l'occasion de différentes manifestations n'est pas automatiquement un handicap.
L'enjeu principal est de faire en sorte que la langue française soit utilisée comme langue véhiculaire dans les instances où cela est prévu sans que l'on rogne les principes fondamentaux. Nous nous y attellerons pendant toute la présidence française.