On prend la porte et on prend note. Voilà comment peut se résumer l'influence de votre diplomatie à l'aune des derniers événements au Mali. En effet, la junte malienne a sommé notre ambassadeur de quitter Bamako dans les soixante-douze heures, alors que notre armée est engagée sur place pour défendre le Mali contre les djihadistes.
Le représentant de la France est expulsé comme un vulgaire clandestin, alors que cinquante-trois fils de France sont tombés pour la liberté et la sécurité de ce pays. Le fait de prendre acte de cette décision constitue une humiliation pour la France et discrédite la sixième puissance du monde. Depuis 2013 et le début de notre intervention de secours au Sahel, à la demande du gouvernement malien, vous avez laissé pourrir la situation entre désintérêt et résignation. Ces cinq dernières années, la France a considérablement perdu de son influence en Afrique : c'est l'un des échecs de votre diplomatie et l'un des désastres d'Emmanuel Macron qui n'a pas su ni voulu faire valoir nos intérêts stratégiques. À ce titre, le soutien du président sortant à la ministre des affaires étrangères du Rwanda, pays ouvertement francophobe, pour prendre la tête de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) demeure une véritable énigme.
Monsieur le ministre, à force de répéter que l'horizon de notre diplomatie est fondamentalement européen, vous en oubliez de défendre la place et la voix de la France. Le bilan est implacable : votre diplomatie n'a plus d'influence, votre diplomatie n'est plus française. Qu'attendez-vous pour renvoyer immédiatement l'ambassadeur du Mali ? Qu'attendez-vous pour fermer le robinet de l'aide au développement à destination du Mali ? Qu'attendez-vous pour bloquer l'intégralité des avoirs des dirigeants maliens en France ? Qu'attendez-vous pour arrêter l'intégralité des transferts de fonds financiers qui partent de France au Mali ?