Je crois avoir répondu déjà cinq fois aujourd'hui à la même question. Peut-être n'étiez-vous pas présent au moment où je répondais, j'en suis désolé pour vous. Puisque vous m'y invitez, je livrerai quelques observations sur le Mali que j'ai déjà évoquées.
En Afrique, seul le Mali est d'accord avec le Mali. Si vous mesurez le niveau d'influence que peut avoir la France au rassemblement de l'ensemble des pays africains, qui sont contre l'évolution de la situation au Mali, vous pouvez en déduire qu'il est grand. Il n'y a en effet pas un seul pays africain qui soutient le Mali.
Au sein de la communauté internationale, c'est le Mali qui s'isole. L'Union africaine elle-même a pris des positions très claires pour condamner ce qui se passe au Mali et le comportement de la junte, notamment l'expulsion de l'ambassadeur, et pour lui demander d'élaborer un calendrier démocratique. Ainsi, la France est tout à fait en harmonie avec ce que disent les Africains sur la question malienne.
Par ailleurs, depuis trois ans, toutes les initiatives internationales qui ont été prises en direction de l'Afrique l'ont toutes été sous l'impulsion de la France. Mi-février se tiendra un sommet réunissant les dirigeants de l'Union européenne et de l'Union africaine, que nous avons préparé avec les Africains il y a quelques semaines. Lors du sommet de Paris du 18 mai dernier, les chefs d'État africains ont élaboré, à l'initiative du Président de la République, le plan de relance africain après la pandémie, avec les Européens. Cette initiative française se concrétisera grâce à la mobilisation de 100 milliards de droits de tirage spéciaux – DTS – qui interviendra au moment du sommet, afin de permettre à l'Afrique de se doter d'infrastructures et d'être au rendez-vous de la transition numérique et écologique.
C'est grâce à la France que l'initiative Covax a pu être initiée. Grâce à celle-ci, l'Afrique a reçu 120 millions de doses de la part de notre pays, entre autres, et des usines de production de vaccins ouvriront demain au Cap et à Dakar. C'est sous l'impulsion de la France que se prennent les initiatives universitaires évoquées dans mon propos introductif que vous n'avez malheureusement pas pu écouter. La France est au rendez-vous de l'Afrique ; c'est le Mali qui n'est pas au rendez-vous de l'Afrique et non la France.