Vous avez posé de nombreuses questions, auxquelles je vais essayer de répondre dans le temps qui m'est imparti. D'abord, s'agissant de la complémentarité des mix électriques européens, nous devons être coordonnés et synchronisés. Vous le savez, avec notre parc nucléaire, nous sommes principalement exportateurs ; mais nous n'aurons pas la capacité de remplacer les centrales qui fermeront à l'étranger, notamment en hiver, lorsque nous sommes plutôt importateurs d'électricité, a priori venant d'Allemagne.
L'objectif doit être, d'abord à court terme, de reconquérir la disponibilité de notre parc nucléaire, d'avoir des marges de sécurité d'approvisionnement et d'augmenter nos capacités de production et de flexibilité. Le parc nucléaire et d'autres moyens de productions à forte disponibilité – l'éolien en mer notamment – seront nécessaires pour l'ensemble du système électrique. Afin d'être moins dépendants d'importations en cas de pointes de consommation, il nous faudra également économiser l'énergie, réduire la consommation et développer des flexibilités, comme le stockage et l'effacement de consommation en pointe. C'est ce que nous retrouvons dans les nouvelles projections de l'étude « Futurs énergétiques 2050 » de RTE – Réseau de transport d'électricité –, qui propose de développer des capacités de production flexibles, comme les centrales à hydrogène que je viens d'évoquer.
De son côté, l'Allemagne prévoit une sortie du charbon dès 2030, sous réserve de sécurité d'approvisionnement, avec un objectif de sortie du nucléaire à la fin de 2022 qui n'est donc pas remis en question. Cette sortie est rendue possible par le développement massif des énergies renouvelables, qui doivent représenter 80 % du mix électrique en 2030. Le gouvernement allemand annonce le développement de nouvelles centrales à gaz à titre transitoire, ce qui explique tous les débats que nous avons sur cette taxonomie.
Par ailleurs, vous m'interrogez sur les petits réacteurs nucléaires. Ce programme a effectivement été évoqué par le Président de la République et la ministre Pompili. J'y reviendrai dans l'une des questions à suivre.