La question des outre-mer impose une nécessaire programmation pluriannuelle de l'énergie adaptée aux besoins, mais aussi aux ressources et à ce que ces territoires peuvent mobiliser selon leurs spécificités. Une planification est absolument nécessaire ; le travail s'effectue entre l'État, la région ou la collectivité unique, suivant le territoire dont il est question.
L'élaboration des premières programmations pluriannuelles de l'énergie (PPE) remonte aux années 2017 et 2018. Elles sont aujourd'hui en cours de révision. Nous avons un nouveau regard sur ce que nous pourrions envisager pour décarboner le mix de production électrique dans ces territoires, en développant bien sûr les énergies renouvelables et en nous appuyant également sur les ressources propres. Vous l'avez dit, cela soulève de nombreuses difficultés ; il nous faut imaginer quelles pourront être les technologies à mobiliser pour convertir les centrales actuelles au fioul ou au charbon, avec des questions sur la durabilité de la biomasse et des bioliquides que l'on souhaite employer : autant de sujets qui doivent être vraiment étudiés au cas par cas, selon les territoires.
L'État soutient financièrement le développement des énergies renouvelables, avec 670 millions d'euros en 2022 pour les zones non interconnectées, et un accent mis depuis 2019 sur la maîtrise de la demande en électricité. C'est un levier puissant de décarbonation, auquel nous dédions 530 millions sur cinq ans dans le cadre du soutien aux zones non interconnectées (ZNI), touchant ainsi un tiers de clients précaires. Des dispositifs sont pleinement déployés en matière de décarbonation des transports routiers en particulier, pour améliorer ces consommations dans chaque territoire et les verdir.
Les compétences de la Polynésie et de la Nouvelle-Calédonie en matière d'environnement et d'énergie relèvent du gouvernement local, mais des échanges et des collaborations intenses et très techniques s'établissent avec les services et les établissements publics de l'État, en particulier l'Agence de la transition écologique (ADEME). Ces collaborations nous permettent de dessiner le futur énergétique, notamment en Polynésie, où le Président de la République a annoncé en juillet la création d'un fonds de soutien au développement des énergies renouvelables, qui sera doté de 60 millions sur quatre ans.