Vous soulignez à très juste titre qu'on parle beaucoup aujourd'hui de cette souveraineté énergétique, qui repose en grande partie sur le stockage, lequel doit nous conduire à réfléchir au bilan carbone et à l'efficacité, donc aux solutions de stockage d'électricité ainsi qu'à notre dépendance à certains produits nécessaires pour les mettre en œuvre.
Cette question est d'autant plus importante que nos systèmes électriques auront de plus en plus besoin de ce stockage : nous devons donc monter en puissance et prévoir cette trajectoire.
Il existe différentes technologies de stockage, dont certaines sont aujourd'hui éprouvées, comme les stations de transfert d'énergie par pompage, les STEP, ou les batteries, dont les performances progressent très vite, tandis que d'autres, comme les volants d'inertie, sont en cours de développement et approchent seulement de la phase d'industrialisation.
Les choix en matière de stockage devront prendre en compte les contraintes propres à chaque technologie, au-delà de leur performance intrinsèque. On ne peut, par exemple, pas faire des STEP partout, même s'il existe un potentiel important, et les gros stockages à base de batteries nécessitent de l'espace. Ce sont là autant de considérations qui nous obligent à trouver la solution la plus adaptée aux besoins et au contexte.
L'efficacité en termes de coût par rapport à la capacité de stockage sera un critère du choix. Le bilan carbone devra également être un critère important, puisque nous intégrons, depuis plusieurs années, de tels critères dans les appels d'offres pour les ENR, les énergies renouvelables. La loi « énergie et climat » de 2019 rend désormais obligatoire de le faire, et ce sera également le cas pour le développement des capacités de stockage, pour lequel je vous rappelle que la loi « climat et résilience » de 2021 a introduit le principe d'appels d'offres. Nous nous situons en effet dans le cadre de cette projection et nous lui consacrons des moyens.
Il demeure toutefois difficile de comparer les performances intrinsèques des différentes technologies en termes de bilan carbone, compte tenu des rapides progrès technologiques et des nombreux facteurs en jeu, comme le contenu carbone. Nous devons soutenir, au niveau européen, un renforcement de l'exigence en matière de contenu carbone des batteries.