Des leviers existent : je propose, en dehors de toute posture politique, qu'on les renforce.
Sur l'immobilier encore, monsieur le ministre, je veux vous féliciter que le budget de la rénovation ait été multiplié par trois par rapport à 2011 : c'est un grand sujet de fierté.
Quant à l'encellulement individuel, je voudrais dissiper ce qui est peut-être un malentendu : si j'en interroge le principe, j'y suis attachée autant que vous. En revanche, si des détenus souhaitent occuper des places aménagées en occupation double, pourquoi pas ? Je pense que nous aurons ce débat à l'occasion de celui sur le moratoire. Atteindre l'objectif de l'encellulement individuel suppose aussi des réformes de politique pénale. Nous en avons voté ici ; il faut qu'elles s'appliquent encore plus largement et qu'on ne revienne pas, bien sûr, aux peines planchers de Mme Dati.
Le sujet de la santé a été pointé par nombre de mes collègues comme source d'inquiétudes. Il faut renforcer les moyens humains : aligner le nombre de professionnels de santé à la disposition d'une population carcérale véritablement carencée dans ce domaine, sur les effectifs réels des prisons pourrait être une première piste. Il faut également développer des politiques de réduction des risques en détention. Tout cela ne doit pas être considéré comme un coût mais bien comme un levier de réinsertion.
Notre responsabilité à tous est de tenir un discours de vérité, même en campagne électorale. Oui, la prison punit et elle tente de réinsérer là où toutes les autres politiques publiques ont échoué. Oui, la prison est utile, mais d'autres peines permettent tout autant de punir et de réinsérer.