Or, si tout le monde plaide en faveur d'une mise à exécution effective des peines, on voit des élus locaux s'opposer à l'implantation de prisons sur leur territoire – je l'ai déjà souligné. Certains élus sont néanmoins convaincus que la prison n'est pas un édifice stigmatisant pour leur commune, et qu'elle doit faire partie intégrante de la vie de la cité, alliant une sécurité renforcée à d'importantes retombées économiques. Nous avons obtenu de déterminer des sites avec eux, et je les en remercie.
Inclure la prison dans la vie de la cité, c'est aussi offrir aux détenus la possibilité de travailler. Le travail en détention constitue un élément essentiel du parcours de réinsertion qui doit être mené pour prévenir au mieux la récidive. Outre le revenu qu'il lui procure, le travail permet au détenu de bénéficier d'une formation qu'il pourra mettre à profit à sa sortie. Dans le cadre de la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire, j'ai défendu la création d'un véritable contrat de travail du détenu – vous l'avez rappelé.
Les entreprises doivent participer à cette mission vertueuse, en osant offrir du travail en détention. Je mène différentes actions pour en assurer la promotion : je suis par exemple intervenu cet été devant le MEDEF – Mouvement des entreprises de France –, aux côtés d'Élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, pour convaincre les patrons de faire venir du travail en prison. Une plateforme a été mise en ligne pour leur présenter une cartographie des établissements ; elle détaille les surfaces d'atelier disponibles, les productions déjà réalisées et toutes les informations pratiques pouvant faciliter les démarches administratives qu'un patron envisage avant de choisir l'établissement pénitentiaire où il fera réaliser un objet manufacturé.