Intervention de Hervé Saulignac

Séance en hémicycle du mercredi 2 février 2022 à 15h00
Évolution de la santé psychique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac :

La santé mentale va mal, alors que les Français n'en ont jamais eu autant besoin. Dans mon département, l'Ardèche, on compte treize psychiatres pour 100 000 habitants, deux pédopsychiatres pour 100 000 enfants : autant dire que beaucoup demeurent privés de soins. Je pourrais citer des témoignages impressionnants concernant le manque de moyens, la souffrance des soignants, un taux de vacance affolant chez les praticiens hospitaliers, les difficultés des établissements à recruter aides-soignantes ou infirmières.

Plusieurs d'entre nous ont évoqué les annonces faites par le Président de la République à l'issue des assises de la santé mentale, puis par le ministre de la santé à l'occasion du Congrès de l'encéphale, du 19 au 21 janvier. Certaines réalités viennent percuter de plein fouet l'optimisme dont elles témoignent. Le financement du Ségur de la santé pose de sérieux problèmes : il semblerait que de nombreux établissements de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP), parmi lesquels tous ceux de ma région, l'Auvergne-Rhône-Alpes, attendent toujours au moins une partie des versements correspondants. Si l'on ajoute à cela la diminution des allègements Fillon, qui devaient compenser l'écart des charges avec la fonction publique hospitalière, certains établissements se retrouvent dans une impasse financière de plusieurs millions d'euros, à telle enseigne que les recours auprès des ARS se multiplient, de même que les recours contentieux.

On ne peut à la fois faire de belles et grandes annonces et ne pas verser à ces établissements ce qui leur est dû, décréter une revalorisation des salaires du personnel hospitalier et priver les employeurs d'une partie de leurs moyens : cela revient à ruiner les effets attendus de vos mesures sur la qualité des soins.

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