Selon le dernier bilan de Santé publique France, on enregistre depuis le début de l'année 2021 une augmentation des passages aux urgences pour gestes, idées suicidaires et troubles de l'humeur chez les enfants de 11 à 17 ans, ainsi que parmi les jeunes de 18 à 24 ans. De son côté, l'UNICEF a mené auprès de 25 000 jeunes en France une enquête dont le résultat est plus qu'alarmant : un jeune sur dix, entre 13 et 18 ans, a déjà tenté de se suicider – un jeune sur dix ! La souffrance psychique est une lame de fond qui submerge les Français.
Or malgré l'augmentation manifeste de cette souffrance, les moyens ne suivent pas. La situation est alarmante, le nombre de demandes de rendez-vous en psychologie explose, les listes d'attente ne cessent de s'allonger, mais le Gouvernement nie l'autonomie des psychologues en refusant de donner un accès direct à leur consultation, sans prescription médicale ni évaluation préalable. Pourquoi, monsieur le secrétaire d'État ? J'ai eu l'occasion de rencontrer des psychologues et psychiatres dans ma circonscription des Vosges, qui m'ont fait part de leur incompréhension à ce sujet.
La situation s'aggrave également pour les professionnels de santé, qui déplorent l'appauvrissement de la psychologie et de la psychiatrie. Vous l'avez dit : cela fait quarante ans que cela dure. Il est nécessaire de revaloriser et d'harmoniser les grilles de salaires des psychologues exerçant dans les différents versants de la fonction publique et de leur consacrer les moyens nécessaires pour qu'ils puissent accompagner leurs patients de manière décente et personnalisée. Ma question est donc simple, monsieur le secrétaire d'État : quels moyens comptez-vous mettre en œuvre, et dans quel délai – c'est important – pour permettre enfin à chaque enfant, chaque adolescent et chaque adulte qui en ressent le besoin d'être pris en charge de façon adaptée ?