Nous le savons, la crise sanitaire et les confinements successifs ont eu un impact sur la santé psychique, les addictions, à l'alcool ou au tabac par exemple, augmentant en parallèle des troubles anxieux et dépressifs. Ainsi près d'un quart des fumeurs déclarent avoir augmenté leur consommation de tabac pendant le premier confinement.
Si les politiques de prévention ont été renforcées à cet égard, l'apparition de nouvelles dépendances doit nous alerter sur la nécessité de protéger notamment les populations les plus jeunes. On peut évoquer la recrudescence de la prise de drogues de synthèse dans le cadre de la pratique sexuelle nommée chemsex, pour chemical sex. Considérée comme une pratique festive destinée à pallier l'isolement et à permettre de s'amuser en oubliant la réalité, le phénomène trouve sa source en partie sur internet via les applications de rencontres et la possibilité de se procurer des produits illicites comme le GBL (gamma-butyrolactone), le 3 MMC (3-méthylmethcathinone) ou la méphédrone. D'autres produits peuvent s'y ajouter, comme le crystal meth ou la cocaïne.
Favorisant la multiplication des partenaires, les pratiques à risque, la perte de lien social, le repli sur soi, le chemsex peut devenir l'objet d'une addiction problématique. Les professionnels de santé travaillant dans le domaine de la prévention des addictions constatent que le phénomène, marginal à l'origine, prend de l'ampleur. Les conséquences sont dramatiques : les addictologues estiment que près d'un tiers des usagers de chemsex développent des complications : troubles sexuels, psychiatriques, mais aussi physiques, notamment infectieux.
Face à ce phénomène encore méconnu mais qui prend de l'ampleur depuis le confinement et face aux risques qu'il présente pour la santé, quelles mesures peuvent être envisagées afin de contrer cette nouvelle addiction dont les conséquences peuvent être graves ?