On le sait, monsieur le député, la population de La Réunion se caractérise par une proportion très importante de jeunes de moins de 17 ans. Près d'un tiers d'entre eux sont des adolescents de 12 à 17 ans, soit 10 % de la population totale. Une partie importante de la population est confrontée à des problèmes de pauvreté, de chômage, d'addiction et de suroccupation des logements.
L'offre de soins psychiatriques infanto-juvénile de La Réunion est effectivement restée pendant longtemps inférieure à la moyenne nationale. L'offre de soins en hospitalisation complète n'était jusqu'à cette année assurée que par les dix lits à vocation régionale de l'établissement public de santé mentale de La Réunion, soit une densité de quatre lits pour 100 000 habitants de moins de 17 ans, quand la moyenne nationale est de 15.
Le renforcement de l'offre de soins de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent est donc une priorité du Gouvernement, inscrite à la feuille de route nationale de santé mentale pour la période 2018-2022. Dans ce cadre, le ministère des solidarités et de la santé a soutenu dès 2019 la dynamique portée par l'ensemble des acteurs du PTSM de La Réunion et les diverses actions mises en œuvre par l'Agence régionale de santé afin d'opérer un rattrapage de l'offre de soins en pédopsychiatrie sur ce territoire.
C'est ainsi que, dans le cadre des crédits dédiés au renforcement de la psychiatrie, délégués aux ARS depuis 2019, l'Agence régionale de santé de La Réunion a consacré près de 2 millions d'euros au renforcement des CMP pour enfants et adolescents sur l'île. Des ateliers spécifiquement destinés aux adolescents y sont déployés. En 2019, nous avons également étendu de dix à quatorze lits l'unité d'hospitalisation à temps complet des adolescents – vous l'avez évoqué –, avec un financement de 470 000 euros dans le cadre d'un projet national. Cette extension a été particulièrement pensée pour accueillir des adolescents de 16 à 18 ans. Le fonctionnement de l'unité étendue sera pleinement effectif dès ce mois de février. Enfin, deux nouvelles unités d'hospitalisation pour les 12-18 ans ouvriront en 2022 à La Réunion.
À ces efforts significatifs s'ajoute le soutien apporté aux projets d'équipes mobiles en pédopsychiatrie. Je saisis l'occasion pour saluer le modèle réunionnais de dispositif ambulatoire, qui témoigne d'une véritable expertise. Saluons aussi ce modèle pour son articulation entre l'offre en santé mentale et le médico-social, particulièrement développé dans l'île.
N'ayant pas connaissance du projet du CHU Sud que vous évoquez, je ne prendrai pas d'engagement à son sujet ; je m'engage toutefois à étudier le dossier et à échanger avec vous sur la possibilité de le mener à bien.