L'objectif d'obtenir une majorité stable n'est de toute façon pas central dans la perspective de réinstaurer ce mode de scrutin. Il est temps d'assurer une représentation plus juste des Français, en respectant la diversité de leurs opinions par l'organisation d'élections législatives loyales – en cela, je suis inhabituellement en accord avec mes deux prédécesseurs à cette tribune, M. Lagarde et M. Pancher.
En 2017, l'alliance entre La République en marche et le Mouvement démocrate avait recueilli 30 % des voix au premier tour des élections législatives, mais obtenu plus de 60 % des sièges à l'Assemblée nationale à l'issue du second. A contrario, La France insoumise avait rassemblé 11 % des suffrages au premier tour de ce scrutin, mais a ensuite disposé de moins de 3 % des sièges.
La proportionnelle intégrale permettrait de revitaliser notre démocratie et de remettre l'Assemblée nationale au centre de la vie politique en réaffirmant sa légitimité. Elle n'est pas qu'un outil parmi d'autres pour assurer l'intervention populaire dans une République où la souveraineté du peuple se résume à voter une fois tous les cinq ans, sans possibilité d'intervenir ensuite.
Le moment venu, nous mènerons cette réforme, avec l'ensemble des mesures connexes que nous proposons dans notre programme « L'avenir en commun », telles que le référendum d'initiative citoyenne pour proposer ou abroger une loi, le droit de révocation des élus, le droit de vote à 16 ans, et j'en passe.