J'affirme mon soutien à la démarche de M. Acquaviva et de ses collègues corses. Le texte qu'ils proposent contre la spéculation foncière en Corse est d'un grand intérêt, singulièrement dans son article 1er qui établit un droit de préemption au profit de la collectivité. Vous avez parlé de solidarité : c'est une bonne chose, mais qu'en est-il des communes qui n'ont pas pu constituer de réserve foncière dans la perspective de l'intervention de l'Office foncier de la Corse ? Du reste, celui-ci aura-t-il les moyens de faire face à certains spéculateurs privés ?
Je soutiens particulièrement cette initiative en tant que député d'un territoire littoral très actif, le pays de Retz, d'une partie du pays du Lorient et de plusieurs îles – Belle-Île-en-Mer en particulier. Je vous remercie sincèrement, madame la ministre, d'avoir reconnu la spécificité des petites îles non reliées au continent dans la loi 3DS. Vous avez regretté que la Corse n'y figure pas, et j'espère que les îles bretonnes donneront des idées à cette grande île, que je remercie les Corses d'avoir si bien préservée.
Si nos problèmes ne sont pas équivalents à ceux de la Corse, ils s'en rapprochent : envolée du prix du foncier, difficulté des jeunes à s'émanciper, des familles à s'établir et des salariés à se loger. D'abord strictement littoral, le phénomène s'étend désormais dans les terres et affecte un nombre croissant d'habitants. La crise a accentué des dynamiques qui sont appelées à durer, la Bretagne devant gagner 400 000 habitants dans les dix ans à venir. Les Bretons doivent pouvoir travailler sur place et se loger sur place. Vous n'imaginez pas le bonheur que j'ai à voir ma fille de 35 ans acheter sa maison, en se débrouillant comme elle peut ! L'accès à la propriété est essentiel et contribue au bien de tous. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on me relate des difficultés dans ce domaine ; la presse s'en fait largement l'écho. Certaines entreprises ne peuvent plus loger leurs collaborateurs ! Des communes, comme Carnac…