Trois fois de suite, ils ont élu une assemblée à majorité autonomiste, affirmant ainsi leur attachement à ce projet. Il y a plus de cinquante ans, des élus et des personnalités corses avaient réclamé l'autonomie, y voyant la seule solution pour sortir l'île de l'ornière où elle se trouvait. Or, depuis cinquante ans, les choses n'ont fait que s'aggraver dans les domaines économique, social et autres.
L'idée de l'article est d'accepter le risque de conduire une expérimentation permettant à la Corse de prendre le chemin de l'autonomie. Il faut montrer aux Corses que l'Assemblée nationale y est favorable, que c'est la voie de la réussite et du développement de la Corse. L'affirmer aujourd'hui aurait une portée symbolique forte.
J'espère qu'aucun groupe ne saisira le Conseil constitutionnel, et que celui-ci n'aura donc pas à se prononcer sur ce texte. Nous risquons, certes, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), mais sous la précédente législature, nous avions bien accepté ce risque pour la proposition de loi de notre collègue Camille de Rocca Serra sur les droits de succession. Cette proposition de loi était sûrement inconstitutionnelle, mais l'Assemblée l'a votée quasiment à l'unanimité, pour permettre à la Corse de bénéficier d'un régime dérogatoire. L'Assemblée nationale s'honorerait de dire aux Corses qui ont voté : nous avons entendu votre message et nous ouvrons à l'île le chemin de l'autonomie, pour lui permettre de sortir des difficultés qu'elle subit depuis trop d'années.