Sur ce point aussi, il faut faire preuve d'un pragmatisme responsable, en continuant de développer ce que nous avons, et en nous fixant de nouveaux objectifs. Nous pouvons approfondir l'Union économique et monétaire, et donner de nouvelles impulsions en politique étrangère et de défense. Cette politique, justement, touche aux intérêts nationaux, aux sensibilités nationales. Elle montre que des conditions qui ont changé nécessitent des solutions nouvelles, des idées nouvelles et des approches nouvelles. La grande vision d'une Communauté européenne de la défense ne trouva pas de majorité dans cette assemblée en 1954 ; quelques années seulement après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, c'était sans doute trop tôt. Depuis lors, la politique commune de sécurité et de défense a progressé parmi les États européens, de manière pragmatique, une étape après l'autre – et dernièrement avec la mise en place de la coopération structurée permanente des États membres de l'Union européenne.
Français et Allemands, nous voulons aller de l'avant, vers la réalisation d'un espace économique franco-allemand et le parachèvement du marché intérieur européen, sur les grands thèmes d'avenir que sont la protection du climat, l'énergie et la société numérique, et dans le renforcement des droits sociaux en Europe. Dans cet objectif, nous reconnaissons que nous avons une responsabilité particulière au service de l'Europe.
Cependant, l'amitié franco-allemande n'a pas uniquement une dimension fonctionnelle ; elle a aussi sa propre valeur.