De la même manière, je reviens sur l'Académie nationale de médecine, que j'ai citée tout à l'heure. Le docteur Zheng Shu-Sen, dont je vous ai parlé, spécialiste des transplantations hépatiques depuis vingt ans, a vu son travail retiré de revues internationales, car il ne donnait pas l'origine des organes transplantés – au départ, ils étaient prélevés sur des pratiquants de Falun Gong – ni la preuve du consentement des patients. Il n'en était pas moins correspondant étranger de l'Académie nationale de médecine.
Lorsque j'ai écrit à l'Académie, cette dernière m'a assuré ne pas être au courant de cette affaire. On m'a répondu qu'une réinstruction du dossier avait été diligentée par la deuxième division de l'Académie « Chirurgie et spécialités chirurgicales » et par le comité des affaires internationales. Dans un second temps, m'a-t-on assuré, le comité de déontologie, dont j'ai saisi les membres indépendants, juristes de haut niveau, sera amené à donner un avis, lequel sera transmis au conseil d'administration, qui statuera in fine sur la position du professeur Zheng Shu-Sen au sein de l'Académie. Et, dans l'attente de cette décision, l'Académie m'a indiqué souhaiter geler toutes relations avec le professeur Zheng Shu-Sen, me promettant de m'avertir des suites données par le conseil d'administration.
Neuf mois plus tard, aucune suite n'a été donnée à cette affaire et, comme je vous le disais, le nom du professeur Zheng Shu-Sen figure encore sur le site de l'Académie. Voilà ce que nous faisons en matière de contrôle et d'évaluation ! Tout le monde sait qu'il y a un problème avec ce docteur, mais pas l'Académie nationale de médecine.