Je vous soumets un autre exemple : celui du CHU – centre hospitalier universitaire – de Poitiers, dont deux cadres infirmiers se sont rendus à l'hôpital numéro 1 de Nanchang. À cet égard, le professeur Jean Deslauriers, qui a travaillé dans un hôpital chinois, témoigne qu'en Chine les hôpitaux ne reçoivent presque pas d'aide financière du Gouvernement. « Chaque hôpital doit [établir] ses frais et facturer les coûts aux malades », indique-t-il, ajoutant avoir éprouvé des difficultés à s'ajuster à ce fonctionnement. Une autre source d'irritation, pour le professeur, vient du fait que les chirurgiens chinois reçoivent un salaire de base plutôt modeste, les amenant à recourir à un système de bonus basé sur la performance. « Plus tu opères, plus tu fais d'argent », présente le professeur Deslauriers, qui précise que des « enveloppes rouges » s'ajoutent aux revenus. Il s'agit d'une « somme d'argent donnée au chirurgien par la famille pour s'assurer que c'est lui et non son assistant qui fera l'opération » – ce que M. Deslauriers n'a jamais accepté, précise-t-il.
Quant au CHU de Bordeaux, il entretient une coopération, par l'intermédiaire de la Maison Sud Ouest France, avec l'hôpital Asia Heart de Wuhan. Chaque année, dix cardiologues de cet hôpital sont formés par le centre hospitalier universitaire de Bordeaux, moyennant environ 90 000 euros par praticien. « Ce projet permet de faire bénéficier à nos partenaires chinois de l'excellence médicale française tout en accroissant les ressources du CHU », indique l'hôpital de Bordeaux lui-même.