Si l'utilisation de la biomasse agricole apparaît comme une solution technologiquement mature, elle interroge sur la concurrence avec son usage alimentaire.
Le présent texte nécessite une analyse approfondie du sujet et, au moment où nous en débattons, il nous manque une étude d'impact. Le risque est majeur que l'adoption de la proposition de loi entraîne un nouveau problème, avec le dévoiement de l'utilisation des productions agricoles nécessaires à l'alimentation, sans compter les incidences foncières induites. Les effets de bord de l'article 1er sont donc inconnus.
En complément à cette première analyse, liée à la chimie des polymères, un autre inconvénient du texte est qu'il ne va pas au cœur du sujet de la pollution plastique. En elle-même, l'interdiction de la production, de la détention et de la vente de polymères pétrosourcés en 2030 n'influencera en rien les fuites de plastique dans l'environnement, alors qu'elles sont l'origine de la pollution. La proposition de loi ne limitera pas la fuite des granulés de polymères vierges lors de leur transport et lors de leur manutention. Elle ne freinera pas le recours aux microplastiques ajoutés intentionnellement dans certains produits de consommation courante. Elle ne réduira pas la dispersion de microparticules de plastique lors du lavage de nos vêtements synthétiques.