Je vous remercie, monsieur le rapporteur, car vous soulevez modestement un débat important. Il y a un an, le groupe La France insoumise avait présenté un texte abordant peu ou prou le même thème, et d'autres avant moi l'avaient fait. Il me semble important, un peu comme on fait disparaître selon la légende les vampires, que la lumière soit faite sur ce scandale des frais bancaires car c'est un pur scandale.
Lorsque j'avais présenté, en juin 2020, une proposition de loi visant à plafonner les frais bancaires, dans le cadre d'une niche parlementaire, six groupes sur dix l'avaient soutenue. C'est dire à quel point il y avait une forme d'accord général, certes avec des appréciations différentes. Même le Gouvernement et le groupe majoritaire s'accordaient à dire, un peu comme aujourd'hui, que nul ne pouvait nier qu'il y avait bien un scandale. C'est ce qu'avaient pointé des associations comme l'UFC-Que choisir. Quelle est la hauteur du scandale ? Nous l'estimons, selon ce que nous disent certaines associations, à 7 milliards, 8 milliards, 6,5 milliards. Certains estiment même que 10 milliards d'euros sont ponctionnés chaque année à nos concitoyens. Lors de la préparation de ma proposition de loi, j'avais reçu les fédérations d'établissements bancaires qui considéraient que j'exagérais, ce à quoi j'avais répondu en leur demandant à combien ils estimaient les frais bancaires. Les directeurs nous avaient répondu qu'ils n'en savaient rien, qu'ils ne pouvaient pas les calculer.