Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du vendredi 4 février 2022 à 15h00
Lutte contre l'exclusion financière et plafonnement des frais bancaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Est-ce crédible ? Peut-on entendre les établissements bancaires nous répondre qu'ils ne savent pas ? Qui peut croire sérieusement que les dirigeants bancaires étaient incapables de fournir le moindre bilan chaque année ? Nous devons imposer aux établissements bancaires qu'ils disent quel est le montant des frais bancaires prélevés chaque année afin qu'on puisse débattre. Voilà ce qui figurait dans ma proposition de loi.

On parle parfois de 10 milliards, comme l'a dit mon collègue avant moi. Alors que l'on sait les difficultés que rencontrent actuellement certains Français en matière de pouvoir d'achat en raison de salaires trop bas, comment accepter que des groupes privés prélèvent de telles sommes ? De quoi parlons-nous ? Nous parlons du fait que pour vous informer que vous avez fait un chèque alors que vous étiez à découvert, la lettre qui vous est envoyée vous est parfois facturée 17 ou 18 euros, voire 20 euros, alors que, selon les organisations syndicales que j'ai rencontrées, elle coûte trois ou quatre centimes puisque c'est un agent bancaire qui vous l'envoie d'un simple clic. Comment accepter un tel vol, une telle forme d'impôt privé injuste ? De quel droit ? Comment ne pas dire aux banques qu'elles n'ont pas le droit de facturer à une telle hauteur la simple opération qui consiste à ce qu'un agent clique pour vous envoyer une lettre qui vous informe que vous êtes à découvert, ce que vous savez déjà ? Il faut donc agir.

Monsieur le secrétaire d'État, lorsque j'avais eu l'honneur de présenter ma proposition de loi, Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, des finances et de la relance, qui était assis à votre place, m'avait répondu, en gros : monsieur Corbière, nous sommes d'accord sur tout sauf sur un point, la méthode. Vous voulez légiférer, m'avait-il dit, moi je veux convaincre les banques. Et il avait ajouté : ma méthode est meilleure et vous allez voir l'effet qu'elle aura. Et si elle ne marche pas, concluait-il, je reviendrai ici même pour légiférer. Aujourd'hui, ce n'est pas un texte de La France insoumise qui vous est présenté, mais un texte de Courson, si je puis dire,…

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