Je me permettrai de répondre à nouveau, monsieur le rapporteur, parce que je trouve que le sujet est présenté de manière trop simplificatrice.
Je considère effectivement que la concurrence tend à faire baisser les prix et j'en veux pour preuve le marché des télécoms, à propos duquel vous pourriez tenir les mêmes propos, à savoir qu'il est compliqué de changer d'opérateur quand on est une personne avec peu de moyens. Or le marché des télécoms démontre bien que la concurrence a permis de baisser les prix, lesquels sont significativement plus faibles en France que partout ailleurs en Europe, alors que les niveaux d'investissement demeurent très élevés.
Il est probablement plus simple de changer d'opérateur téléphonique que de banque mais, en vérité, particulièrement avec les banques en ligne, ouvrir un compte sur N26 ou Revolut, qui ne sont d'ailleurs pas des banques françaises, est très rapide. Je l'ai fait moi-même : cela prend cinq à dix minutes. Les consommateurs ne sont donc pas dans une position de dépendance et ils ne subissent pas la situation comme vous semblez l'indiquer.
Cela étant, sommes-nous au bout de la logique de concurrence et passons-nous d'une banque à l'autre de manière parfaitement fluide ? Certainement pas : nous devons encore améliorer les choses.
On ne va pas se lancer dans un débat sur le libéralisme et le colbertisme, mais je maintiens qu'une plus grande concurrence entre les banques doit amener à une baisse des frais bancaires. C'est d'ailleurs ce qui se passe actuellement, si l'on en croit les chiffres fournis par l'Observatoire des tarifs bancaires : ils montrent une baisse significative des frais bancaires depuis 2008.