Intervention de Sylvain Waserman

Séance en hémicycle du lundi 22 janvier 2018 à 17h00
Nouveau traité de l'Élysée — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvain Waserman :

S'il est important de se souvenir du rôle majeur du couple franco-allemand dans la naissance de l'Europe unie, en ce lundi 22 janvier 2018, nous, parlementaires allemands et français, faisons bien plus que commémorer : nous prenons un nouveau rendez-vous avec l'histoire. Pour la première fois, nos deux parlements votent une résolution commune, ce matin à Berlin, ce soir à Paris. Pour la première fois, le président de l'Assemblée nationale s'est exprimé, en allemand, devant le Bundestag et nous venons d'entendre le président Schäuble s'exprimer devant nous, pour partager une vision commune et voter une résolution commune.

Enfin, la diplomatie parlementaire franco-allemande prend aujourd'hui une dimension qu'elle n'a jamais eue. Car cette journée n'est pas qu'un symbole. C'est le contenu de cette résolution et son ambition qui font que cette journée est historique : il y a dans cette résolution une véritable vision et des projets pragmatiques et concrets.

Une véritable vision, d'abord, une vision convergente sur nos projets de société démocratique, sur l'affirmation du socle européen des droits sociaux, sur la place des citoyens dans l'Europe et l'importance des consultations citoyennes menées conjointement dans nos deux pays, une vision sur la monnaie, qui doit nous protéger des crises à venir, sur la compétitivité et sur des règles harmonisées pour le droit des entreprises, sur l'emploi et la sécurité sociale. Une vision convergente aussi, politiquement, sur le rôle que les Parlements peuvent et doivent jouer dans cette dynamique européenne.

Une vision convergente, donc, mais aussi des projets, comme, par exemple, sur les schémas bilatéraux de l'énergie, sur l'Agence européenne pour l'innovation de rupture, sur le développement des parcours transfrontaliers des enseignants, sur l'université et sur un fonds d'investissement commun public-privé au profit des technologies d'avenir. Il y a là une véritable feuille de route dont nos deux pays peuvent, ensemble, se saisir, pour contribuer au renouveau du projet européen.

En tant que député de Strasbourg, de l'Alsace et du Grand Est, je tiens à dire aussi que jamais je n'avais lu une résolution qui donne avec autant de force et de précision un tel élan et un tel renouveau au fait transfrontalier, que ce soit pour les eurodistricts, l'apprentissage, les stagiaires, le bilinguisme ou la convergence réglementaire. Aucun de mes collègues alsaciens, lorrains ou frontaliers présent aujourd'hui, quel que soit son banc, ne peut être insensible à une telle ambition parlementaire, jamais égalée. Il sera donc de la responsabilité de tous les élus, la nôtre mais aussi celle des élus du territoire, quelles que soient leur couleur politique et la collectivité qu'ils représentent, de se saisir de cette opportunité unique que nous offrons, et de la transformer en une réalité pour nos concitoyens.

Pour toutes ces raisons, et parce qu'au groupe Mouvement démocrate, nous sommes des soutiens résolus et enthousiastes de l'amitié franco-allemande, parce que, comme beaucoup d'entre vous, nous avons l'Europe comme passion et comme raison, parce que le projet européen est au coeur de nos valeurs, le groupe MODEM et apparentés votera avec force et à l'unanimité, j'en suis sûr, cette résolution. Nous prolongerons ainsi la volonté du Président de la République, affirmée dans son discours de la Sorbonne, maintes fois cité ce matin, d'approfondir la relation franco-allemande et d'établir un nouveau traité de l'Élysée.

Le vote de cette résolution intervient à un moment déterminant de l'histoire européenne, alors que l'alignement des planètes, si cher à notre majorité présidentielle, se profile peut-être enfin. Un moment où, fragilisée par les crises qui ont voulu l'abattre, l'Europe retrouve une énergie et une détermination nouvelles, dans lesquelles nos deux pays jouent, et joueront plus encore dans les années à venir, un rôle décisif. Vous le prouvez, chers amis allemands, avec la coalition qui se dessine en Allemagne et son engagement pro-européen. Nous l'avons prouvé, de notre côté, avec, enfin, dans la campagne présidentielle et dans les premiers mois du mandat, des paroles et des actes pro-européens que nous étions si nombreux à attendre depuis si longtemps.

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