Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 22 janvier 2018 à 17h00
Nouveau traité de l'Élysée — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Monsieur le président de l'Assemblée nationale, monsieur le président du Bundestag, monsieur le ministre d'État, madame la ministre, mes chers collègues – allemands et français – , le 22 janvier 1963, le général de Gaulle et le chancelier Adenauer signaient, dans les salons feutrés de l'Élysée, le traité de coopération et d'amitié franco-allemand. C'était un geste historique de réconciliation, alors que la France et l'Allemagne s'étaient déchirées pendant un siècle.

L'enjeu était immense, le désir de paix également, tout autant d'ailleurs que la volonté de prendre ses distances – du moins pour la France – vis-à-vis des États-Unis. Pour le général de Gaulle, farouchement attaché à la souveraineté nationale, ce serait la France qui devait diriger le couple franco-allemand. Malgré la position très claire du chef de l'État français, alors que le traité devait être ratifié ainsi que les deux chefs d'État l'avaient imaginé, le Bundestag ajouta un préambule rappelant la fidélité de l'Allemagne à l'égard des États-Unis et de l'OTAN. Voilà, si ce n'est une trahison, du moins un premier avertissement de l'Allemagne, qui n'entendait pas se laisser dominer par la France !

Que célébrons-nous exactement aujourd'hui ? L'amitié franco-allemande ou le fait que nous ayons mis le genou à terre devant Berlin ?

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