Je ne suis pas seule à refuser l'abandon de parcelles supplémentaires de notre souveraineté nationale : les peuples eux-mêmes – aussi bien le peuple français que le peuple allemand – n'en veulent pas. Il suffit, pour s'en convaincre, de constater la montée d'un vote résolument anti-européen lors des dernières élections, présidentielle et législatives en France, législatives en Allemagne.
Mais cela, une fois encore, vous ne voulez pas l'entendre. Vous allez même jusqu'à écrire que « la France et l'Allemagne aspirent à une intégration complète et rapide de leurs marchés ». Mais où avez-vous entendu cela ? De quelle France, de quelle Allemagne parlez-vous ? Assurément pas celle des peuples !
Permettez-moi de sourire à la lecture du point consacré à une « coopération étroite en matière de défense » : l'Europe de la défense n'existe que sur le papier ! Disons-le : la France, malgré des coupes budgétaires récurrentes, est seule en Europe à déployer son armée dans le monde.
Pensez-vous réellement qu'une coopération franco-allemande permettra d'endiguer le chômage ? Comment n'y avons-nous pas pensé plus tôt ! Allons, un peu de sérieux. L'histoire nous l'enseigne – je dirais même : nous l'impose – : il faut développer l'amitié entre nos peuples, il faut multiplier les passerelles, il faut construire des coopérations dans le plus grand nombre de domaines possible. Mais tout cela, il faut le faire d'égal à égal, dans le respect de nos indépendances, de nos cultures, de nos histoires, de nos génies nationaux.
Nous ne voulons pas, nos peuples ne veulent pas d'un nouveau pays ni d'une sorte de « deutsch-franc ». Ils veulent une France et une Allemagne qui se respectent, une France et une Allemagne qui s'admirent, mais une France et une Allemagne indépendantes.