Mais il est vrai que quand vous avez une grand-mère qui a perdu un frère à Verdun et votre mari, un grand-père qui en a lui aussi perdu un à Verdun, sachant qu'on a remis ça à la deuxième guerre mondiale, et que mon père était Silésien – c'est la Pologne aujourd'hui… C'était beaucoup de souffrances, et que j'ai vécues de près. C'était aussi des préjugés, des sources de malentendu, que de vivre à cheval entre deux pays.
Mais j'ai aussi vécu et vu comment la volonté politique, comment le courage peuvent changer la donne. Tendre la main à l'autre, faire confiance malgré un passé lourd, regarder l'avenir sans volonté de domination de l'un envers l'autre : voilà ce que l'on essaie de faire aujourd'hui. Il ne s'agit pas de se demander : « L'Allemagne est-elle meilleure que la France ou la France meilleure que l'Allemagne ? » Non, tous les deux ont énormément à apporter.